Interstellar – Critique du film de Christopher Nolan
13 février 2015 0 Par Louis-Philippe Coutu-Nadeau 13 février, 2015 @ 18:14:32Le résultat est loin de tout ce dont je m’attendais, de tout ce que j’avais lu (articles scientifiques et entrevues), de tout ce que j’avais vu (le teaser accrocheur en exergue et trois bandes-annonces). Rares sont les fois où le visionnage d’un film a éveillé en moi tant de questions et d’émotions.

Rien que la prémisse annonçait déjà un projet d’envergure : Cooper, père de famille et ancien pilote devenu agriculteur, prend part à un voyage interstellaire afin de trouver une exoplanète habitable qui sauvera l’humanité d’une extinction imminente. Pour ce faire, l’équipage doit traverser un trou de ver (sorte de raccourci spatio-temporel) découvert dans le voisinage de Saturne…
Quatre ans après avoir exploré l’infiniment petit avec Inception, le réalisateur Christopher Nolan nous revient en très grande forme (vive le format 70 mm de l’IMAX!) en mettant le cap vers l’infiniment grand. Il y a beaucoup d’emprunts visuels et sonores au 2001: A Space Odyssey de Stanley Kubrick, certes, mais la beauté d’Interstellar n’est pas que façade. Au-delà de ses qualités et références formelles, il y a un pouls à tâter. La relation entre le père et sa fille est introduite, développée puis soulignée jusqu’à se mériter le sceau de mélodrame en raison de la musique immersive de Hans Zimmer. Cette approche typiquement spielbergienne (le réalisateur d’E.T. the Extra-Terrestrial était initialement aux commandes du projet) satisfera ceux et celles qui ne sont pas friands d’astrophysique et d’astronautique. Pour les adeptes, sachez que le physicien spécialiste des trous noirs Kip Thorne a collaboré au scénario. Ainsi, nombre d’appâts coexistent dans ce blockbuster d’anticipation pour que tout le monde morde à l’hameçon et s’identifie au sort du protagoniste.




Que dire de l’acteur Matthew McConaughey? À l’image de sa performance dans Dallas Buyers Club (qui lui a mérité un Oscar) et Mud, il démontre à nouveau qu’il a l’étoffe d’un héros pour supporter la charge d’un film sur ses épaules, qu’il se situe désormais à des années-lumière de ses rôles de séducteur dans How to Lose a Guy in 10 Days, The Wedding Planner ou encore Failure to Launch. Le reste de la distribution gravite autour de lui sans toutefois tirer son épingle du jeu, à l’exception de Sir Michael Caine qui en est à sa sixième collaboration avec Nolan. D’ailleurs, à quelques ajustements près, les mots de son personnage Harry Cutter dans The Prestige expliquent Interstellar :
« Le voyage comporte trois parties. La première s’appelle la promesse : Nolan vous présente un homme ordinaire. La deuxième partie s’appelle le tour : Nolan utilise cet homme ordinaire pour lui faire accomplir quelque chose d’extraordinaire. Mais vous ne pouvez vous résoudre à applaudir, parce que le faire disparaître dans un trou de ver est insuffisant, encore vous faut-il le faire revenir. Alors vous cherchez le secret mais vous ne le trouvez pas parce que, bien entendu, vous ne regardez pas attentivement. Vous n’avez pas vraiment envie de savoir… Vous avez envie d’être dupé. »
Telle est la magie du cinéma nolanien : c’est un casse-tête de deux mille et un morceaux. Soit tu te laisses transporter sans mot dire, soit tu te creuses les méninges pour le solutionner. Pour ma part, Interstellar n’est ni un film ni une œuvre, mais un chef-d’œuvre qui sera compris après coup… dans le futur.
Verdict : 9 sur 10




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À propos de l’auteur
Véritable cinéphile, Louis-Philippe Coutu-Nadeau est un scénariste-réalisateur-monteur qui a une cinquantaine de contrats à son actif en tant que vidéaste (mariages, captations d'événement, publicités, vidéoclips). Il s'occupe d'ailleurs de toutes les vidéos du concessionnaire Alix Toyota depuis juin 2013. Il a aussi été pigiste pour trois boîtes de production, soit le Studio Sonogram, VLTV Productions et Ikebana Productions. Sa filmographie personnelle présente pas moins d'une vingtaine de titres dont le film Khaos et la websérie Rendez-vous. Il possède un baccalauréat en études cinématographiques à l'UdeM et un baccalauréat par cumul de certificats à l'UQÀM (en scénarisation cinématographique, en création littéraire et en français écrit). Vous pouvez visionner son expérience contractuelle et son expérience personnelle sur son site officiel : www.lpcn.ca