
La guerre des tuques 3D : il n’y a guère de raison de se faire mal devant ce conte qui n’est plus pour tous…
16 novembre 2015 16 novembre, 2015 @ 16:58:01Il y a cinq ans, 11 000 internautes demandaient un remake du film culte d’André Mélançon réalisé en 1984. Cette pétition adressée au producteur Rock Demers a fait boule de neige, au point qu’aujourd’hui le premier de la série de films pour enfants Contes pour tous (sur un total de 24) devient le premier blockbuster québécois en animation 3D.
Après le spin-off La forteresse suspendue réalisé par Roger Cantin en 2001, après le documentaire La Guerre des tuques… au fil du temps diffusé sur les ondes de Super Écran en octobre 2009, après la version théâtrale présentée au Musée national des Beaux-Arts du Québec à l’hiver 2013, c’est au tour d’une adaptation animée sur grand écran de faire rêver une nouvelle génération de spectateurs.
La guerre des tuques 3D est seulement le deuxième film québécois dont le titre comprend le mot « 3D », le premier étant Les Pee-Wee 3D : L’hiver qui a changé ma vie en 2012, quoique cette fois ladite tridimensionnalité ne soit ni nécessaire, ni perceptible. Or, je préfère encourager un film 3D d’ici qu’un film 3D d’ailleurs (exceptions faites d’Avatar, The Walk et le prochain épisode de Star Wars), ne serait-ce que pour aider notre box-office qui peine chaque année à franchir la barre du million de dollars. Nous sommes bien loin de nos voisins du sud avec leur barre du milliard de dollars, barre si aisément atteinte avec quatre films seulement en 2015…
Jean-François Pouliot (La grande séduction, Guide de la petite vengeance) et François Brisson sont aux commandes de ce remake fidèle qui propose un fort beaucoup plus imposant (création de Singing Frog Studio), lequel dispose de multiples gadgets à faire rêver n’importe quel enfant ou l’enfant qui sommeille en nous.
Sophie (voix de Mariloup Wolfe) et sa petite soeur Lucie (voix de Sophie Cadieux) emménagent dans un nouveau village où les garçons semblent être majoritaires. De son côté, Luc (voix de Nicholas Savard-L’Herbier) vit tranquille, mais porte en lui une grande peine après le décès de son père. Alors que l’école fait relâche pour deux semaines, Luc et ses amis décident d’organiser une guerre de neige. Un fort sera construit et il doit y avoir deux équipes. Mais personne ne souhaite être dans l’autre équipe, jusqu’à ce qu’un incident fâcheux incite la nouvelle venue, Sophie, à s’impliquer jusqu’à devenir chef de l’équipe adverse. Quel clan l’emportera? La guerre est à finir et les coups bas, voire les conséquences funestes, ne peuvent être évités.
L’histoire est la même, à quelques détails près. Le plus intéressant est celui de ne jamais montrer un parent, étant donné que les enfants sont doublés en postproduction par des adultes. Outre celles de Nicholas Savard-L’Herbier, Mariloup Wolfe et Sophie Cadieux, nous entendons les voix de Gildor Roy (Chabot), Sébastien Reding (Pierre), André Sauvé (les jumeaux Henri et Georges), Aline Pinsonneault (France) et Hugolin Chevrette (Ti-Guy la lune). À noter que plusieurs femmes font parler des personnages masculins, dont Anne Casabonne (Maranda), Hélène Bourgeois Leclerc (François-les-lunettes) et Catherine Trudeau (Jacques), sans oublier Esther Poulin (Daniel Blanchette de Victoriaville) qui doit sa participation à la suite d’un prix remporté à l’émission Le Banquier!


Les réalisateurs des deux versions de La guerre des tuques, André Mélançon et Jean-François Pouliot.
Jean-François Pouliot espère que le succès sera au rendez-vous avant de s’attaquer à la réalisation des films Les 3 p’tits cochons 2 et Votez Bougon!, le film basé sur la série télévisée Les Bougon, c’est aussi ça la vie! diffusée de 2004 à 2006. Le succès lui sourira assurément, puisqu’un film d’animation se traduit bien dans n’importe quelle langue (le film de 1984 a été distribué dans plus de 125 pays!) et que plusieurs produits dérivés ont pris d’assaut les magasins (SuperClub Vidéotron, Jean Coutu, l’Aubainerie, Archambault, Renaud Bray, Walmart, Atmosphère, Familiprix, Indigo, Costco, Canadian Tire et Sports Experts) à temps pour Noël : tuques Kombi, figurines, peluches Cléo, casse-têtes, pyjamas, luges en plastique, etc.
Nicholas Savard-L’Herbier a confié en entrevue : « Moi, j’espère que tout le monde qui aura vu le film va se rassembler et signer une pétition pour faire Les Aventuriers du timbre perdu 3D! C’est la suite logique. Et je veux faire Tommy! » Une bonne idée que je seconde, puisque j’ai adoré cet autre film culte est sorti en 1988.
En ce qui concerne la musique, il y a beaucoup de bruits dans l’actualité pour rien, étant donné que les chansons ne sont pas le point fort du film. La musique originale a été composée et écrite par Jorane et Éloi Painchaud. Je cite aussi le duo Céline Dion et Fred Pellerin pour la chanson-thème, sans oublier la collaboration de Marie-Mai, Louis-Jean Cormier, Marie-Pierre Arthur, Jonathan Painchaud et Groenland.
Bref, moins drôle et moins triste que le film original qui a déjà plus d’un quart de siècle d’existence, La guerre des tuques 3D laisse quand-même au jeune public quelques matières à réflexion sur la mort (Cléo, la chienne de Pierre, ou encore le père de Luc), l’amour et l’amitié. Une suite est déjà prévue pour Noël 2017 ou 2018 (avec une histoire authentique?) et les Mini-tuques (les élèves de première année vus à deux ou trois moments dans le film) feront l’objet d’une série destinée à la télévision. Vive l’influence des Minions provenant des films Despicable Me et Despicable Me 2…
Émile Nelligan ne se retournerait pas dans sa tombe, il en sortirait pour fredonner tout bonnement :
« Ah! comme la neige a neigé!
L’écran est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
L’enfant a ce spasme de vivre!
Rendons-nous au QG, QG!… »
Véritable cinéphile, Louis-Philippe Coutu-Nadeau est un scénariste-réalisateur-monteur qui a une cinquantaine de contrats à son actif en tant que vidéaste (mariages, captations d’événement, publicités, vidéoclips). Il s’occupe d’ailleurs de toutes les vidéos du concessionnaire Alix Toyota depuis juin 2013. Il a aussi été pigiste pour trois boîtes de production, soit le Studio Sonogram, VLTV Productions et Ikebana Productions. Sa filmographie personnelle présente pas moins d’une vingtaine de titres dont le film Khaos et la websérie Rendez-vous. Il possède un baccalauréat en études cinématographiques à l’UdeM et un baccalauréat par cumul de certificats à l’UQÀM (en scénarisation cinématographique, en création littéraire et en français écrit). Vous pouvez visionner son expérience contractuelle et son expérience personnelle sur son site officiel : www.lpcn.ca
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