Eddie the Eagle ou pourquoi NE PAS séparer le bon grain de l’ivraie avant de récolter les honneurs?

Eddie the Eagle ou pourquoi NE PAS séparer le bon grain de l’ivraie avant de récolter les honneurs?

1 mars 2016 0 Par Louis-Philippe Coutu-Nadeau 1 mars, 2016 @ 23:24:06

Eddie the Eagle

J’étais resté « de marbre » devant une bande-annonce que je qualifiais « de marde ». Combien de fois par jour jugeons-nous les autres parce que nos yeux ne supportent pas la différence? À l’image de la présence aux Jeux olympiques d’hiver de 1988 du véritable Eddie Edwards, un skieur britannique atteint d’hypermétropie, j’ai (trop) vite jugé la présence de cette comédie légère parmi les films à l’affiche. Je me situais dans le champ, loin de la piste. Eddie l’aigle n’est pas un handicapé. C’est mon petit Jérémy Gabriel à moi et je m’en excuse publiquement.

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Eddie the Eagle

Michael « Eddie » Edwards (Taron Egerton) a toujours caressé le rêve de participer aux Jeux olympiques. Le problème, c’est qu’il n’a jamais réussi à briller dans aucun sport. Touché par la persévérance d’Eddie, Bronson Peary (Hugh Jackman), un ancien champion américain, va devenir son coach afin de l’aider à prendre part aux JO d’hiver à Calgary dans l’épreuve périlleuse du saut à ski. Eddie ne renonce devant rien même si ses parents et le British Olympic Association essaient de l’en dissuader. Une belle preuve de volonté.

Cela dit, le 6 juin 2015 à BBC News, Eddie Edwards en personne a mis un bémol sur la véracité des faits : ils se fondent à 85-90% sur la réalité. « I’ve been warned only 10 to 15% of it is based on my life. » Bien qu’il ait terminé bon dernier dans les deux épreuves auxquelles il a participé (les tremplins de 70 et 90 mètres), il reste un symbole de l’échec héroïque au même titre que le nageur Éric Moussambani aux Jeux olympiques d’été de 2000 à Sydney. Tous deux avaient d’ailleurs obtenu la sympathie du public et l’intérêt des médias.

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L’acteur Taron Egerton, connu pour le rôle d’Eggsy Unwin dans Kingsman: The Secret Service, est absolument méconnaissable dans la peau d’Eddie Edwards. Comme quoi une paire de lunettes et une teinture de cheveux suffisent à transformer un visage. Or, Egerton sait rendre attachant un personnage sous-estimé, à la manière de Tom Hanks avec celui de Forrest Gump. Il n’a donc rien à envier à des noms établis comme Hugh Jackman (Wolverine dans la saga X-Men, The Prestige, Chappie) et Christopher Walken (The Deer Hunter, Catch Me If You Can).

Dexter Fletcher (Wild Bill, Sunshine on Leith) s’en sort bien pour la réalisation de son troisième film, d’autant plus qu’il a pu compter sur l’aide du réalisateur Matthew Vaughn (X-Men: First Class, Kingsman: The Secret Service, Kick-Ass) qui agit ici à titre de producteur. Fletcher est connu davantage pour son talent d’acteur, notamment grâce à Lock, Stock and Two Smoking Barrels.

Le réalisateur Dexter Fletcher, l'acteur Hugh Jackman, le véritable Eddie « The Eagle » Edwards et l'acteur Taron Egerton.

Le réalisateur Dexter Fletcher, l’acteur Hugh Jackman, le véritable Eddie « The Eagle » Edwards et l’acteur Taron Egerton.

Bref, Eddie the Eagle est un film drôle et sympathique. Sorti entre les deux machines à sous que sont Deadpool et Batman v Superman: Dawn of Justice, il m’a permis de reprendre mon souffle. Des superhéros, c’est bien, mais un antihéros de temps en temps, c’est tout aussi bien. Houston, the Eagle has landed.

Verdict : 7 sur 10