
TVQC au 31ième Gala ARTIS
25 avril 2016 25 avril, 2016 @ 14:46:00Le 31ième Gala Artis se déroulait à Montréal le 24 avril 2016. Animé par Guy Jodoin, l’ambiance était chic sur le thème de se mettre « sur son 31 ». Éric Salvail brilla de nouveau en se méritant deux trophées. Les vedettes nageaient dans la joie, nous avons recueilli leurs commentaires.
Denis Lévesque et Pierre Bruneau sur la crise du journalisme
DL : Il y a une crise dans la capacité de fragmentation des masses critiques de journalistes dans les salles de nouvelles parce que les côtes d’écoutes s’effritent. Les jeunes regardent essentiellement leur Iphone ou leur ordinateur. La même chose pour les journaux écrits qui doivent se transformer en tablette. On est dans en transition mais je ne pense pas qu’au niveau de la démocratie ou de l’information on soit ébranlé. On n’a jamais été aussi fort que ça comme communauté journalistique. Même avec le journalisme citoyen, facebook et tout ce qui nous alimente, t’as besoin d’une source fiable. Quand CNN dit quelque chose tu sais que c’est crédible. Ils annoncent même en dernier. Avant on courait pour être le premier sur la nouvelle, maintenant on veut être sûr que quand on le dit c’est ça qui est ça. C’est la crédibilité qui va nous sauver.
PB : Je pense que les gens ont encore besoin d’un rendez-vous. Moi les gens me disent « Monsieur Bruneau, vous êtes rassurant » et c’est vrai qu’on a besoin dans la journée d’arrêter, même si toutes les nouvelles sont là partout, puis de dire « En 30 minutes, résumes moi ça ». Il y a de la place pour tout le monde sur le marché journalistique. Quand j’avais 17-18 ans, je rêvais de faire ce métier. Ma mère me l’a rappelé qu’à 12 ans je lui disais « Maman, un jour c’est moi qui va être assis là ». J’occupe le siège depuis 40 ans. C’est sûr qu’il y a bien des jeunes qui se sont dit « Un jour, je vais remplacer Pierre Bruneau » et qui sont rendu presqu’à mon âge. C’est moins facile mais je dirais qu’il y a toujours une possibilité à quelque part. Même si les médias traditionnels souffrent, il y a des médias nouveaux. À mon premier Gala, quand on ramassait le trophée il y avait six photographes et trois ou quatre médias qui venaient. Regardez combien vous êtes maintenant.
Guy Nadon. En plus du sentiment de reconnaissance, qu’est-ce que ce trophée représente pour vous ?
J’ai l’impression de coller dans le cœur, dans l’esprit et dans l’imaginaire de mes contemporains. Un acteur, ça s’adresse essentiellement à ses contemporains. Quand ça fera 10 ans que je serais mort, personne ne se rappellera de ce que j’aurais fait. Qui se rappelle aujourd’hui de ce que Fred Baril a été ? Personne. Mais ce n’est pas grave car il collait au désir de voir quelque chose à propos de la société dans laquelle il vivait et ça me fait le même sentiment.
Pourquoi est-ce que les gens aiment Dave Morissette ?
J’ai un beau lien avec les gens. On m’arrête dans la rue « Hey Dave ! On t’aime, on t’écoute. Hey hier telle affaire que t’as dit… » Je réalise que les gens me connaissent. Je n’ai pas de secret. Et j’ai l’impression que les gens m’aiment comme je suis. C’est correct, je suis pas parfait, je vais faire des erreurs et je vais encore m’améliorer. Je me sens encore comme le petit gars de Baie Comeau qui est loin de tout et qui rêve de partir de la maison.
Étudiant en journalisme à l’UQAM. Je m’intéresse à tout ce dont les médias mainstream ne s’intéressent pas.