Terminator 2: Judgment Day en 3D – Critique de la ressortie du film de James Cameron

Terminator 2: Judgment Day en 3D – Critique de la ressortie du film de James Cameron

30 juillet 2017 0 Par Louis-Philippe Coutu-Nadeau 30 juillet, 2017 @ 13:07:37

J’avais six ans lorsque Terminator 2: Judgment Day a pris d’assaut l’affiche des salles obscures. C’était en 1991. Je ne savais alors rien du film original de 1984, ni comment épeler Schwarzenegger. Vous devinez la suite : T2 s’est hissé au sommet des VHS que j’ai le plus abîmés. Ex æquo avec Rocky IV. La programmation de Fantasia proposait lundi soir la première nord-américaine du classique de James Cameron restauré en 4K et converti en 3D. J’ai évidemment assisté à la projection, réalisant enfin mon fantasme cinéphilique ultime : visionner T2 sur grand écran!

La version de 1991 (à gauche) et la version 4K de 2017 (à droite).

Le T-800 l’avait dit qu’il reviendrai. Telle une prémonition qui ne se concrétise qu’aujourd’hui, 26 ans plus tard, sa deuxième aventure revient sur nos écrans pour nous en mettre plein la vue et les oreilles. Mieux, le créateur James Cameron a supervisé à distance la restauration en 4K (merci à Geoff Burdick de Lightstorm Entertainment et au coloriste Skip Kimball) et la conversion en 3D (merci à Stereo D) de sa création afin que les attentes soient dépassées, le réalisateur ontarien étant débordé par le tournage simultané d’Avatar 2, 3, 4 et 5 prévus en 2020, 2021, 2024 et 2025.

Il faut admettre que Cameron n’en est pas à ses premières armes avec la 3D. En 2012, il a ressorti Titanic 3D en salles, ajoutant ainsi 944,39 millions de dollars au box-office mondial de son drame sentimental déjà numéro un. En 2009, il a marqué l’histoire du cinéma avec le relief numérique d’Avatar, relançant l’intérêt des spectateurs pour la tridimensionnalité, se distinguant toutefois du relief argentique d’antan avec des titres tels que Creature from the Black Lagoon (1954), Dial M for Murder (1954), Friday the 13th Part III (1982), Jaws 3-D (1983), Amityville 3-D (1983) ou Freddy’s Dead: The Final Nightmare (1991).

En 1996, Cameron a touché à la 3D pour la première fois avec T2 3-D: Battle Across Time. Il a réalisé lui-même ce court métrage de 12 minutes qui a coûté 64 millions de dollars (presque la moitié du budget de Terminator 2: Judgment Day avec 102 millions de dollars!) et qui a servi d’attraction pour Universal Studios jusqu’en 2012. À noter qu’Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Edward Furlong et Robert Patrick y reprenaient leur rôle respectif.

Cameron au sujet de ce nouveau T2 : « Les images ont l’air plus réel en 3D. Elles ont un aspect lucide, on a vraiment l’impression d’y être. 25 ans se sont écoulés, de nombreux fans du film n’étaient même pas nés quand il a été conçu. Donc pour eux il est déjà excitant de découvrir le film en salle. […] On a travaillé avec la meilleure société de conversion 3D, Stereo D, ils vont très vite pour un très bon résultat. Le rendu est assez spectaculaire. »

La qualité de l’image en 4K est d’une beauté à couper le souffle, une qualité s’expliquant par le fait que le film culte a plus d’un quart de siècle et qu’il méritait de repasser en postproduction le temps d’une petite chirurgie esthétique. La qualité de cette même image en 3D permet également aux transformations du T-1000 d’étonner encore plus, comme si elles avaient été pensées et conçues afin de recevoir un jour un pareil traitement. Il s’agit quand même de l’une des rares suites à surpasser en tous points le film original!

Les amateurs de statistiques inutiles voudront peut-être savoir que Schwarzie a été payé 15 millions de dollars pour ne dire que 700 mots, plus précisément 21 429 dollars par mot. Le prix de « Hasta la vista, baby » et « I’ll be back » s’élèvent donc à 85 714 dollars chacun, contrairement à « Come with me if you want to live » qui en a coûté le double. En parlant de double, Cameron a profité de cette nouvelle version pour remplacer la tête d’Arnold par-dessus celle de sa doublure Peter Kent qui était reconnaissable lors de quelques cascades importantes, en particulier durant la course-poursuite entre un camion et une motocyclette dans les aqueducs de Los Angeles. Le remplacement fonctionne parfaitement comme si Arnold avait tout exécuté lui-même, le but étant justement que jamais nous ne doutions que ce soit lui à l’écran.

Le visage de la doublure Peter Kent (à gauche) a été remplacé par celui d’Arnold Schwarzenegger (à droite).

Bref, Terminator 2: Judgment Day en 3D est de loin ma meilleure expérience avec une double paire de lunettes sur le bout du nez (ex æquo peut-être avec The Walk si je ne tiens compte que de l’effet de vertige). Le public de Fantasia, qui a grandi devant ce film, s’extasiait à l’arrivée du T-800 et à chacune de ses punchlines. Le générique d’ouverture valait à lui seul le déplacement sous les applaudissements des fans qui respectaient le rythme de la chanson-thème de Brad Fiedel. Tatam tam tatam!

Verdict : 11 sur 10

Photo d’époque où l’équipe de maquettistes recréent l’explosion nucléaire lors du cauchemar de Sarah Connor.

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