Peaky Blinders 4

Peaky Blinders: la saison 4 sur ARTE en janvier

19 décembre 2017 0 Par Jean Francois Cloutier 19 décembre, 2017 @ 22:53:30

Dispersé et meurtri, le clan Shelby revient aux sources pour survivre aux assauts de la mafia new-yorkaise. Une quatrième saison magistrale pour la série Peaky Blinders, avec Adrien Brody en vengeur glacial.

1926, à la veille de Noël. Désormais veuf, séparé des siens qui l’accusent de trahison, Thomas Shelby dirige d’une main de fer deux usines à Birmingham et trompe sa solitude dans des nuits de froide débauche. Ayant envoyé Tante Polly, Arthur, John et Michael en prison, mais les ayant sauvés de la pendaison grâce à une compromettante lettre royale gardée par devers lui, il refuse de s’expliquer devant eux.

Michael, le fils de Polly, reste le seul Shelby à travailler à ses côtés. Les autres membres du clan pansent leurs plaies chacun de leur côté. Polly, qui carbure aux médicaments et à l’alcool, a sombré dans une hébétude peuplée de visions de sa fille disparue. John et Arthur jouent sans conviction les gentlemen farmers. Des grèves agitent l’Angleterre ouvrière, portées par un vent venu de l’ URSS, et Tommy tente d’intimider, sans succès, une jeune syndicaliste communiste, Jessie Aiden, qui sème la révolte dans ses usines. Sur ces entrefaites, chacun des Shelby reçoit une carte de vœux identique, portant l’empreinte d’une main noire : en réponse aux meurtres d’un parrain italo-américain et de son fils, les Changretta, commis voici deux ans sur ordre de Tommy, la puissante mafia a décidé d’éradiquer le clan Shelby.

Belle équipe
Pourra-t-on encore écouter la grinçante ballade de Nick Cave “Red Right Hand” sans l’associer à l’un des ralentis raffinés qui, comme la splendeur des costumes, la riche palette des accents ou la mélancolie des paysages, marquent le style reconnaissable entre tous de Peaky Blinders ? Une fois de plus, Steven Knight et sa belle équipe relèvent avec panache le défi d’une continuité parfaite sans tomber dans l’écueil de la répétition, la geste de Tommy et des siens gagnant au contraire en ampleur et en densité au fil des saisons.

En dépit de la composition remarquable d’Adrien Brody, entre le cocasse et l’inquiétant, et des clins d’œil qui ponctuent l’irruption du folklore Capone dans les brumes industrielles anglaises, le voile du deuil et de la perte se fait désormais poignant autour du clan Shelby. Outre les retrouvailles avec les racines gitanes, l’autre versant, très réussi, de cette saison 4 est l’évocation d’un monde ouvrier exploité mais entré en ébullition, au travers de la figure historique de Jessie Eden, syndicaliste bien réelle, remodelée pour les besoins de la fiction. L’appartenance de classe et le désir de la transcender demeurant un thème central, les dilemmes du ploutocrate débutant Thomas Shelby réservent quelques savoureux rebondissements.

Peaky Blinders est une série de Steven Knight réalisé par David Caffey. Celle-ci met en vedette Cillian Murphy (Thomas Shelby), Helen McCrory (Polly Gray), Paul Anderson (Arthur Shelby), Sophie Rundle (Ada Shelby), Tom Hardy (Alfie Solomons), Aidan Gillen (Aberama Gold), Adrien Brody (Luca Changretta), Charlotte Riley (May Carleton) et Charlie Murphy (Jessie Eden).

Peaky Blinders 4 à partir du jeudi 18 janvier sur ARTE