Champion – Critique du film de Kim Yong-wan

16 juillet 2018 0 Par Louis-Philippe Coutu-Nadeau 16 juillet, 2018 @ 22:22:10 PM

Rares sont les films qui, comme Champion, piquent ma curiosité à ce point en un rien de temps. Le 15 juillet 2018, vers midi, je consultais l’infolettre de Fantasia quand je suis tombé sur le titre susmentionné. Le même qu’un drame de boxe de 1949 avec Kirk Douglas que ma blonde m’a acheté pour Noël. Le résumé de l’histoire lu et la bande-annonce visionnée, j’ai décidé que je me déplacerai pour la projection. Ce soir-là. Sept heures plus tard.

Champion

Voici le synopsis :

Mark (Ma Dong-seok) est un ancien champion de bras de fer ayant été adopté par une famille américaine quand il était enfant. Il est aujourd’hui devenu videur de boîte de nuit et se lie d’amitié avec un étudiant coréen nommé Jin-ki, qui a le don de faire de l’argent rapidement avec n’importe quelle situation. Intéressé par un tournoi de bras de fer se déroulant en Corée et par l’envie de Jin-ki (Kwon Yul) d’en tirer une fortune, Mark revient dans son pays natal pour la première fois en 30 ans. À son arrivée, Jin-ki lui donne l’adresse de sa mère biologique. Hésitant au début, il se rend sur place pour constater que celle-ci est morte et rencontre sa sœur Soo-jin (Han Ye-ri) qu’il ne connaissait pas. Accueilli chaleureusement par cette nouvelle famille, il se prépare pour le tournoi.

Mis à part son petit titre et ses grandes lignes, Champion (Chaem-pi-eon en VO) avait tout pour me séduire. Il s’agit d’abord d’une comédie dramatique de la Corée du Sud, un pays que Fantasia m’a fait découvrir il y a deux ans et qui m’impressionne à chaque fois qu’une de ses productions cinématographiques se rend jusqu’à moi. Il s’agit ensuite du premier long métrage de Kim Yong-wan qui a choisi le tir au poignet comme sujet, à l’image d’Over the Top avec Sylvester Stallone sorti il y a plus de trois décennies. Il s’agit finalement du rôle le plus important de Ma Dong-seok, un mastodonte que j’ai vu (et adoré!) dans Train to Busan à Fantasia en 2016.

Parlons un peu de ce Ma Dong-seok. C’est une star en Corée du Sud. L’acteur américano-coréen de 47 ans, qui sera de plus en plus connu ici sous son pseudonyme américanisé Don Lee, possède à la fois un charisme fou qui a tout pour rendre jaloux Stallone (comment traduire un éventail d’émotions par un simple regard?) et une carrure folle qui a tout pour rendre jaloux Bolo Yeung, lequel a joué les antagonistes face à Jean-Claude Van Damme (Bloodsport, Double Impact) et à Bruce Lee (Enter the Dragon). Ma Dong-seok ne fait d’ailleurs qu’un avec son personnage de Mark en livrant une solide performance aussi physique que sensible.

Champion doit beaucoup à Over the Top avec Sylvester Stallone.

Bref, contrairement à son homologue américain datant de 1987, Champion parvient à vraiment divertir et à vraiment émouvoir. J’entends par là qu’il force le spectateur à avoir tantôt des frissons de satisfaction, tantôt de vrais de vrais fous rires, tantôt des larmes au bord des yeux, et ce, malgré une structure scénaristique hyper clichée. Je respecte le navet culte de Sly, certes, mais il est évident que le remake/hommage de Kim Yong-wan remporterait le duel sans le moindre effort advenant un affrontement entre les deux films à une table de tir au poignet. Je fais un pas en avant en affirmant qu’il rivalise avec la saga Rocky en ce qui a trait à rendre dynamique un sport de combat à un contre un. Ce rajout de dernière seconde à ma liste des projections de Fantasia auxquelles je vais assister cette année représente ni plus ni moins un énième bijou en provenance de la Corée du Sud en… trois ans!

Verdict : 9,5 sur 10

Ma Dong-seok est Mark dans Champion.