Big Brother – Critique du film de Ka-Wai Kam

1 août 2018 0 Par Louis-Philippe Coutu-Nadeau 1 août, 2018 @ 23:44:31 PM

Superstar en Orient, Donnie Yen (la trilogie Ip Man) fait peu à peu sa place en Occident en tant que successeur de Jackie Chan. Bien qu’il n’ait que 10 ans de moins que son mentor, soit 55 ans, il a inscrit son nom dans plusieurs génériques de films américains tels que Rogue One, xXx: Return of Xander Cage et bientôt Mulan. Avec Big Brother (Taai si hing en VO), Donnie porte aussi la casquette de producteur pour nous offrir un divertissement hongkongais des plus accessibles. J’ai eu la chance, et non la moindre, de le voir en première mondiale à Fantasia alors qu’il ne sort en Chine que le 16 août prochain!

Voici le synopsis qui s’inspire de celui composé par King-Wei Chu et traduit de l’anglais par Kevin Laforest dans le programme de Fantasia :

La Tak Chi Elemantary School est en crise, puisque les étudiants ont des résultats décevants et sont préoccupés par des activités qui n’ont rien à voir avec leurs cours. Henry Chen, un professeur aux habiletés littéraires rouillées, mais armé de poings savants et d’un cœur d’acier, espère éclairer et motiver ses protégés avec ses méthodes éducatives non conventionnelles. Alors que les jeunes s’améliorent et reconnaissent enfin les mérites du système d’éducation, un entrepreneur opportuniste crée le chaos en envoyant une bande de combattants prendre le contrôle des parages. M. Chen n’a pas dit son dernier mot ni donné ses derniers maux…

Quelques minutes avant la projection, un message vidéo de Donnie Yen a été présenté dans lequel il précise qu’il n’a pas pu se déplacer à Montréal en raison d’un tournage et justifie la raison d’être de Big Brother. Il voulait faire un film d’action, certes, mais surtout sensibiliser les jeunes sur l’importance de la formation académique, du savoir-vivre et de la famille. Pari réussi grâce à un rôle-titre et des rôles secondaires bien développés. C’est à travers des retours en arrière que nous sommes confrontés au passé de ces personnages et à leurs difficultés respectives. Bien qu’il s’agisse d’un raccourci narratif épuisé, cela permet de cibler plusieurs problèmes concrets en peu de temps. N’est-ce pas un défaut dans nombre de films semblables de se contenter d’étudiants unidimensionnels? Je pense ici à 187, The Substitute, High School High ou encore Les choristes

Je ne passerai pas par quatre chemins en précisant qu’il n’y a que deux grosses scènes d’action. Donnie en met toutefois plein la vue avec des coups précis et des pirouettes défiant la gravité. Si le résultat fait la part belle au système d’éducation, il laisse aussi une place particulière aux arts martiaux mixtes (MMA) en permettant au combattant français Jess Liaudin (20 victoires contre 11 défaites) de démontrer son savoir-faire lors d’un duel de titans musclé dans un vestiaire. À noter que Donnie a appris le kung-fu au moment où Bruce Lee était à son apogée et il s’habillait comme son idole, ce qui explique qu’il n’a jamais été intimidé. C’est donc intéressant, car son récent film parle justement d’intimidation.

Donnie Yen est Henry Chen dans Big Brother.

Bref, Big Brother est une comédie d’action comme il y en a 1 000, quoique les 100 sujets touchés (décrochage scolaire, dangers reliés au tabagisme, hyperactivité non-médicamentée, alcoolisme paternel, absence de figure maternelle, etc.) sont traités de belle manière. Le réalisateur Ka-Wai Kam était présent à Fantasia, lui qui était assistant réalisateur sur Ip Man et Ip Man 2. Il a reçu un bel accueil et a été chaudement applaudi par un public satisfait. Quant à l’unique Donnie, il est resté fidèle à lui-même en prouvant, ni plus ni moins, que Yen a pas deux comme lui…

Verdict : 8 sur 10