The Art of Self-Defense – Critique du film de Riley Stearns

17 juillet 2019 0 Par Louis-Philippe Coutu-Nadeau 17 juillet, 2019 @ 7:40:53

Jesse Eisenberg excelle dans l’art de défendre des personnages dont la marginalité n’a d’égale que la nervosité. En témoignent ses versions décalées de Mark Zuckerberg dans The Social Network ou de Lex Luthor dans Batman v Superman: Dawn of Justice.

The Art of Self-Defense

The Art of Self-Defense

Pour The Art of Self-Defense, il devient un Casey Davies qui n’a rien pour lui : un nom à résonance féminine, un emploi monotone dans une firme de comptable où il photocopie les revues pornographiques de ses collègues de travail, un restaurant où il partage toujours le même choix de menu en tête-à-tête avec un journal, un temps libre consacré à suivre des cours d’apprentissage de la langue de Molière, j’en passe et des pires. Bref, son cercle social se limite à son petit teckel qui, comme tout le monde, ne le comprend pas. Un jour, il est brutalisé par des jeunes à moto et décide de suivre des cours de karaté. Cela le transformera et en fera peut-être un « vrai » homme.

Eisenberg au sujet du film : « Le monde des arts martiaux en est un de discipline et de structure qu’on pousse ici à l’extrême. Ça nous permet de toucher à plusieurs comportements, que ce soit la masculinité toxique ou encore la manière dont les hommes se traitent entre eux, mais aussi comment ils traitent les femmes. […] Pendant le tournage, quand on a vu le mouvement #MeToo se développer et prendre de l’ampleur, on a réalisé toute la puissance politique de ce qu’on racontait à l’écran. »

The Art of Self-Defense

Jesse Eisenberg et Alessandro Nivola jouent respectivement Casey et Sensei dans The Art of Self-Defense.

Ce lointain cousin de Fight Club et The Karate Kid se veut le second film écrit et réalisé par Riley Stearns après Faults en 2014. Le résultat n’est pas dénué d’intérêt, en particulier pour ceux et celles qui sont ceinture noire en comédies noires, mais je dois toutefois avouer qu’il ne m’a pas interpellé autant que je l’aurais souhaité à la suite du visionnement de la bande-annonce. En effet, à cause de la présence au générique du spécialiste en arts martiaux Steve Terada, je m’attendais à autre chose qu’un commentaire social sur l’acceptation de soi dans un monde dominé par la testostérone.

Verdict : 6,5 sur 10