Le réalisateur Jimmy Henderson fait figure de pionnier quant à l’essor du cinéma cambodgien aux quatre coins du globe. Là où son film précédent, Jailbreak sorti en 2017, peut asseoir sa crédibilité sur son étiquette de « première acquisition du pays par Netflix », son nouveau film, The Prey, se mérite aujourd’hui l’étiquette de « première production du pays à bénéficier de plus d’un million de dollar de budget ».
The Prey
Le policier chinois Xin (Gu Shangwei) est arrêté lors d’une descente policière et envoyé dans une prison où l’impitoyable directeur (Vithaya Pansringarm) vend les hommes comme proies humaines pour les riches chasseurs qui recherchent des émotions fortes dans la jungle cambodgienne. Pris dans un groupe de bandits et de tueurs tentant de survivre d’une façon ou d’une autre, Xin doit à présent échapper aux chasseurs d’hommes et les arrêter avant qu’ils ne l’exécutent.
Ce postulat de départ (utiliser des êtres humains en tant que gibiers pour d’autres êtres humains armés) trouve sa source dans la nouvelle The Most Dangerous Game écrite par Richard Connell en 1924. Il a été maintes et maintes fois adapté au grand écran, fidèlement ou non, quoique cette fois-ci la jungle du Cambodge lui fournit un cadre magnifique. La caméra de Henderson se déplace avec lenteur le temps d’immortaliser des plans-séquences impressionnants qui s’attardent au moindre détail, et ce, en gros plan. À noter que ce plus récent long métrage se veut également le premier film du pays à recourir à des effets pyrotechniques.
À l’image de Jailbreak, The Prey sert de prétexte pour faire rayonner l’art martial local, le bokator, qui consiste à employer des techniques de combats rapprochés avec armes et dont l’origine remonte au IIIe siècle. Le résultat s’inspire de Predator, de First Blood (Rambo premier du nom) et d’Apocalypto. De par son charisme sympathique et ses prouesses athlétiques (il est cinq fois champion de boxe à l’échelle nationale), est-ce que Gu Shangwei serait le nouveau Jackie Chan?