Yuri Bezmenov: cet ex-agent du KGB décrit notre époque en 1984
24 février 2021 0 Par Jean Francois Cloutier 24 février, 2021 @ 2:35:11L’homme que vous voyez dans la bande-annonce du jeu vidéo Call of Duty Black Ops: Cold War se nomme Yuri Bezmenov, un ex-agent du KGB passé à l’Ouest dans les années 1970.
Yuri Bezmenov
Yuri Bezmenov (aujourd’hui Tomas David Schuman) , ex-agent du KGB passé à l’Ouest dans les années 1970 y raconte par le menu les techniques de déstabilisation et de manipulation de l’opinion. Bezmenov explique que l’espionnage représentait 10 à 15 % des activités du KGB. Le reste était de la subversion, ouverte, publique.
Le but de la subversion est de vaincre l’adversaire sans guerre, de lui faire perdre toute envie de se défendre (« Plutôt rouge que mort »). Pour cela, on applique la technique de l’aïkido : on aide et on prolonge les mouvements de l’ennemi qui vont dans un sens favorable.
Par exemple, Bezmenov cite la dégradation de l’enseignement. Comme il a un certain humour, il parle des heures perdues d’enseignement des mathématiques au profit de l’éducation sexuelle. Il insiste sur le fait que le sexe étant anti-guerrier, quand on passe son temps à baiser ou à y penser, on songe assez peu à charger en hurlant des cries de guerres, la pornographie est à l’avantage des ennemis.
Il parle même des militants homosexuels comme un des multiples moyens d’antagoniser la société. Il évoque aussi la médiocrité des journalistes, qu’il faut absolument encourager. Il parle également de la nécessité de dénigrer tous ceux qui maintiennent l’ordre, les policiers et les militaires, de l’importance de faire du voyou une figure romantique ou une victime.
Et enfin, il insiste sur l’aspect dévastateur de l’égalitarisme imposé d’en haut.
Yuri Bezmenov décrit quatre stades :
1) Démoralisation (à ce stade, le processus peut être stoppé en ne donnant pas un temps de parole égale aux ennemis de la société et à ses défenseurs. Il faut refuser l’importation d’idées et de pratiques étrangères, il faut préserver son mode de vie. Le Japon est un exemple. Mais la vraie barrière a la subversion soviétique est la religion ! La démonstration 2+2 = 4 au 7ème film est marrante mais très vraie. C’est bien, au fond des choses, la religion qui a arrêté l’URSS en Afghanistan. Si vous avez la foi, la propagande subversive glissera sur vous.).
2) Déstabilisation (à ce stade, le processus peut être stoppé en limitant les libertés des ennemis de la société,en empêchant les groupes qui se déclarent ennemis de la société, par exemple les militants homosexuels de Los Angeles -c’est l’exemple donné par Bezmenoz- d’avoir la parole et de gagner du pouvoir politique. Il parle aussi de freiner le consumérisme compulsif, qui est aussi une aide au communisme – voir Le communisme de marché, de Flora Montcornet).
3) Crise (à ce stade, le processus peut être stoppé par un coup d’Etat, comme au Chili)
4) Normalisation (à ce stade, le processus peut être stoppé par une intervention militaire étrangère, comme les USA à Grenade). L’humour noir de ce stade est que la première étape est l’exécution ou la déportation de tous les «idiots utiles», ces agitateurs qui ont travaillé contre leur pays et vous ont permis de prendre le pouvoir. Une fois qu’ils sont devenus inutiles, il faut s’en débarrasser, puisque vous les avez formés, endoctrinés, à emmerder le monde et qu’ils pourraient se retourner contre vous (cette tradition, qui est consubstantielle au marxisme, a été inaugurée par Lénine qui a fait exécuté tous les anarchistes qui l’ont aidé dès 1917-1918. Castro n’a pas agi autrement avec Guevara).
Cette vidéo datent de 1983 mais nous rappellent des choses très actuelles ! On remarquera que la subversion a parfaitement réussi, puisque de très larges franges des sociétés occidentales, les trop fameux «citoyens du monde», estiment que nos sociétés ne valent pas la peine d’être défendues et que, parmi ces dénationalisés, figurent nos élites. Il n’était cependant pas prévu que l’URSS s’écroulerait encore plus vite.
Comment, en pratique, arriver à subvertir un pays ? En aidant ceux qui vont dans le «bon» sens, constamment, avec patience, pendant des décennies, et entretenir de grands fichiers relationnels, pour que chaque pion conquis aide à conquérir les suivants. Comme, en face, il n’y a pas de contre-pouvoir d’influence aussi méthodique, la subversion finit par gagner, exactement comme l’eau, à force de peser constamment, fait sauter les digues.
On retombe sur la thèse de Maurice Druon dans La France aux ordres d’un cadavre : l’URSS a disparu, mais les idées qu’elle a infusées dirigent la France.
Selon les pays, le terme libéral peut recouvrir des idéologies diversement placées sur l’échiquier politique. Ainsi aux États-Unis le mot liberal (ou left-liberal) désigne les progressistes, depuis le maccarthisme qui poussa de nombreux socialistes à se faire discret, le meilleur équivalent à l’adjectif libéral serait donc classical liberal ou libertarian dans ce pays. Au Royaume-Uni et au Canada, la situation est intermédiaire, le mot liberal fait à la fois référence à la gauche réformiste, qui est social-démocrate, mais aussi à la philosophie libérale selon le contexte ; dans ces pays la notion classique de libéralisme est plus souvent prônée par les partis dits conservateurs (qui peuvent aussi prôner ou ne pas prôner différents types de conservatisme de façon variable, selon le cas). En France, il existe de nouveau un parti revendiqué libéral. Il existe également un Parti libéral au Canada. Enfin, au Japon, le parti dit libéral est un parti conservateur et en Autriche nationaliste.
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